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Les racines du temps
27 février 2009

Chpitre 6 : Insouciance

[...VI...]

Quelques semaines plus tard , je voulu revenir à l’endroit où je t’avais laissé pour la dernière fois. Je voulais revoir ce prés en espérant qu’il pourrait subsister une trace de toi, en vin.

J’ai marché longtemps le long de ce chemin , en te cherchant inconsciemment des yeux. Pendant les rares instants où mon esprit tentait d’oublier ton départ , l’espoir se fit présence au fond de ma poitrine. Pourtant il ne subsistait aucune trace de ton passage, nul empreint , nul mouvement. Je marchais quand même sans réfléchir. Je n’étais capable de rien d’autre. Il fallait que je bouge. Si je cessais de te chercher , s'en était fini. Alors j’avançais encore ,alors j’avançais toujours. Juste devant la barrière de ton prés , je m’arrêta . Il était inutile d’aller plus loin. Car il n’y avait rien , ici , plus aucune trace qui évoquait ta présence. Pourtant revenir ici m’était nécessaire. Car j’avais beau lutter pour ne plus songer à toi, je ne tenais pas pour autant à t’oublier. J’avais peur que plus tard , dans le temps , lorsque l’épuisement ferait abstraction de ma souffrance , ne m’échappe le souvenir de toi. Je craignais qu’un jour , je ne sois plus capable de me rappeler précisément , la couleur de tes yeux , la trace blanche qui orné ton visage. Si je ne me permettais pas d’y songer , j’exigeais cependant de m’en souvenir. Parce qu’une seule chose m’était nécessaire pour continuer à vivre, savoir que tu étais. C’est tout . Le reste , j’étais à même de l’endurer.cscs

Les murs , les arbres , les barrières étaient là , solides , néanmoins inutiles. Leur réalité concrète ne comblerait pas le néant de mon cauchemar. Combien de temps cela allait-il durer? Peut-être qu’un jour , dans des années , pour peu que le mal accepte de s’atténuer suffisamment et devienne supportable, je serais capable de regarder en arrière et de penser à ces quelques petits mois qui resteraient à jamais les plus beaux de mon existence. Alors, j’en étais certaine , je te rendrais grâce , du peu que le temps nous avait accordé. Un jour peut-être , oui, j’arriverais à envisager les choses ainsi. Mais si la déchirure ne cicatrisait pas ? Si ses lèvres à vif ne se refermaient pas? Si les dommages étaient permanents, irréversibles? En proie au espoir , je n’y survivrais pas…

Je comprenais alors qu’il n’y avait rien d’autre à chercher , rien d’autre à trouver,qu’il n’y aurait jamais rien de plus pour moi. Rien , sinon le rien.

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